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Communiqué au soir du premier tour des législatives 2022

L’abstention a, une fois de plus, dominé le scrutin. Elle est d’autant plus importante que les circonscriptions sont populaires.
Elle reflète l’indifférence, voire le dégoût des milieux les plus exploités et les plus pauvres à l’égard des élections et de la vie politicienne.

Ce rejet est légitime car il y en a assez de voir les politiciens promettre des mille et des cents, alors qu’une fois au pouvoir, ils ne peuvent ni ne veulent résoudre les problèmes des classes populaires. Il y en a marre de les voir poser aux sauveurs suprêmes alors qu’ils sont dépassés par leur propre système, dans les hôpitaux et l’Education, dépassés par la flambée des prix, par la guerre et cette crise climatique dont nous mesurons tous les jours les conséquences. Leur principale fonction est de gérer le chaos en préservant les intérêts de la grande bourgeoisie.

On ne peut rejeter la politique anti ouvrière, et les partis dévoués à l’ordre bourgeois qu’en leur opposant une autre politique, celle représentant les intérêts des travailleurs, une politique de défense des intérêts de classe et des perspectives pour renverser le capitalisme.

Alors, ce dégoût pour le cirque électoral ne doit pas conduire les travailleurs à tourner le dos aux préoccupations politiques. Quand on appartient au monde des exploités, il n’y a pas de porte de sortie individuelle. Soit nous nous battons collectivement derrière nos intérêts de classe, soit nous reculons sous la pression patronale.

Affirmer cette idée autour de soi, c’est déjà faire de la politique. C’est la signification fondamentale du vote de toutes celles et ceux qui ont voté pour les candidatures de Lutte ouvrière.

Même la lutte quotidienne consistant à défendre son gagne-pain, son emploi et son salaire, nécessite une conscience politique. Parce que pour gagner, il faut savoir distinguer ceux de son camp de ses ennemis et de ses faux-amis.

Il faut comprendre qu’il n’y a aucune confiance à avoir dans les politiciens qui ne veulent pas s’affronter au grand patronat et remettre en cause sa sacro-sainte propriété privée capitaliste : ceux-là feront toujours passer les intérêts de la bourgeoisie avant ceux des travailleurs.

Il faut que les travailleurs puissent compter sur un parti qui soit le leur. Un parti qui ne cherche pas des places dans les institutions pour essayer de peser de l’intérieur, mais qui vise le renversement du capitalisme, de son culte de l’argent et de la réussite individuelle. Un parti qui affirme que les travailleurs sont capables de diriger la société bien mieux que la grande bourgeoisie.

La renaissance d’un parti composé et dirigé par des travailleurs et construit pour les aider à mener les luttes nécessaires aura bien plus d’importance pour l’avenir, que les psychodrames qui se noueront demain dans le moulin à paroles qu’est l’Assemblée nationale.

Et celui-ci dépend de chacun d’entre nous, de notre volonté de nous organiser dans cette perspective.

  • Pour Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, le 12 juin 2022

Originaux: Lutte ouvrière