
Toujours et encore « l’économie d’abord ».
Les demi-mesures du gouvernement des macrons (toujours et encore des Thénardier) n’ont qu’un seul objectif « centriste » : temporiser.
Essayer, autant que faire se peut, de ne pas toucher à l’économie ; ou le moins possible ; ou à reculons, comme le dos au mur, avec toute la mauvaise volonté imaginable.
C’est pourquoi ce gouvernement ordonne uniquement la fermeture des écoles en lançant le message (pour se déculpabiliser) : les enfants sont des porteurs sains, des armes virales invisibles !
Laissant « les parents » en face à face avec les entreprises cyniques qui se désintéressent bien de l’épidémie et n’envisagent « la solidarité » que comme le soutien aux chiffres.
Comment imaginer que des Thénardier soient « solidaires », sinon avec leur profit !
Et le discours de PR sonne terriblement pétainiste : générosité apparente mais rusée, charité bourgeoise de façade et derrière la curée, business as usual !
Car la décision forte pour contenir l’épidémie, c’est l’interdiction de bouger (à la chinoise !) ou, du moins, d’interrompre tous les transports.
Fermeture du métro, ce réacteur épidémique ! Arrêt des trains, des avions, des camions, de tous ces vecteurs « rapides » de propagation.
Fermeture des entreprises (disons de plus de 2 salariés), ces plateformes d’expansion virale et de croissance épidémique.
Comment imaginer qu’un gouvernement de « guerre économique » (et de guerre intérieure contre « son peuple »), gouvernement qui a mobilisé, par force et par la force, toute la population pour la guerre austéritaire (lire l’article sur Panique boursière en temps de coronavirus) change soudainement d’orientation ? À 180°, U turn archéo-communiste !
Il faut continuer, avec des mesures partielles (et sous le regard méfiant des Allemands), on verra bien !
IL FAUT SAUVER L’ÉCONOMIE
PANIQUE BOURSIÈRE EN TEMPS DE CORONAVIRUS
Comme il existe de très bons articles factuels décrivant les multiples aspects de cette nouvelle crise, crise précipitée par l’infection virale, par un choc exogènes aléatoire, mais mettant en pleine lumière l’instabilité du système économique, nous allons tenter de prendre quelque recul et de proposer une vue plus englobante.
Et, justement, le point de départ de notre cheminement devrait être « la globalisation ».
Il est immédiatement nécessaire de revenir sur ce thème (éculé) car il fait l’objet de tant de travestissements de propagande qu’il en devient incompréhensible (mais c’est cela le but !).
D’abord, dogmatiquement, la globalisation a été liée à la libéralisation (et non pas à la libération !) et, par projection idéologique, au libéralisme (économique).
Le dogme était : mondialisation = extension du libéralisme (économique), le libre-échange.
Mais, en fait, la globalisation a plus renvoyé au mercantilisme qu’au libéralisme ; à supposer que cette séparation de propagande, inventée par Adam Smith, ait un sens ou à supposer qu’il y ait jamais eu de libéralisme ou de libre-échange !
Enfonçons, du reste, immédiatement le clou auquel il faut s’accrocher : on peut dire que le capitalisme, depuis le milieu du 18e siècle physiocrate, a toujours été « mercantiliste », dans le giron de l’État (même s’il s’agit d’un État entièrement soumis aux impératifs de l’économie – un État néolibéral, pourrait-on dire). Il faudrait ajouter que ce mercantilisme est la meilleure définition du néolibéralisme, le gouvernement par les amis du capitalisme pour la prospérité du capitalisme.
Nous disons alors : la globalisation a été l’effet de la politique mercantiliste des États-Unis.
Politique mercantiliste qui a utilisé comme moyen du pouvoir global la libération financière, libération décidée par l’État américain pour maintenir (ou tenter de maintenir) la suprématie économique américaine (Wall Street back again). Les américains ayant copié, au 20e siècle, la politique impérialiste anglaise menée au 19e siècle et fondée sur le libre-échange dirigé par la puissance hégémonique. La libération financière, comme le libre-échange, n’étant concevables que parce que l’État « libéralisateur » est en position de domination politique et de domination économique (ou de concurrence faussée) et cherche par cette libéralisation à maintenir son hégémonie financière. La libéralisation est donc une stratégie offensive conduite par l’État.
Il n’y a donc de libéralisation financière et de globalisation que pour des objectifs de puissance nationale (cela même que l’on nomme mercantilisme).
Il n’y a même de libéralisation que financière ; il n’y a pas d’autre libéralisation, en particulier des mouvements de population, qui, cependant, en bonne logique économique, auraient dû être nécessaires comme contrepartie des mouvements financiers [3] ; les mouvements de population étant (et de plus en plus) interdits.
Finalement, la globalisation doit s’entendre comme une restructuration économique au profit des États-Unis et, secondairement, de l’Europe.
La globalisation est configurée comme une énorme machine à pomper les ressources du monde, ressources d’abord financières, mais également énergétiques (voir la copulation des États-Unis et de l’Arabie Saoudite).
Apparaît donc une nouvelle division internationale bien connue (et qui n’est pas un libre-échange mais une organisation centralisée et planifiée, voir note 3, Michalet – thèse du marché comme technique de planification).
Nouvelle organisation globale (néo ou post coloniale) avec son trait saillant : l’externalisation des fonctions industrielles ou du secteur secondaire, la désindustrialisation du centre (et, encore une fois, sans mouvements de population compensateurs, en intégrant directement les marges coloniales).
Avec le projet grandiose :
Au centre le commandement financier, Wall Street, la City et les seconds couteaux de Francfort ; et, contrepartie, la désindustrialisation, la tertiarisation des nations dominantes (ex colonisatrices).
À la périphérie l’absorption des industries (polluantes) minières ou métallurgiques, comme appendices « externalisés » des économies centrales (la grande externalisation).
Avec, pour les processus concrets, l’usage d’entreprises géantes, multinationalement implantée mais toujours liées aux centres (néo) colonialistes ; ces multinationales (bien ancrées nationalement) étant les nouvelles compagnies coloniales.
Arrive ce que l’on nomme « la chinamérique » ; avec la Chine comme « atelier du monde » et les États-Unis comme le donneur d’ordres.
Et l’on connaît bien les problèmes que cette globalisation a induits :
Au centre une dualisation de l’économie comme conséquence de la désindustrialisation, la fameuse fracture sociale et l’accroissement des inégalités – dont l’insurrection des Gilets Jaunes est une manifestation.
Et à la périphérie la constitution de nouveaux espaces coloniaux gérés par des bourgeoisies compradores corrompues ; comme l’Arabie ou l’Afrique, ou même la Russie post-soviétique.
Ou l’arrivée de nouveaux capitalismes subalternes ; le cas de la Chine étant emblématique d’une reconversion d’une industrialisation accélérée (de type soviétique) en industrie du sous traitement des produits industriels consommés au centre (les biens salariaux made in China) mais « abandonnés » (pour leur production) aux marges, pour des raisons politiques, économiques, sociales et écologiques tout à la fois ; les nations périphériques étant plus disciplinées et servant à cacher les pollutions ; une des solutions de « l’ingouvernabilité » passant par cette externalisation, désindustrialisation, déplacement industriel vers des nations où les syndicats sont contrôlés ; et, cerise, mise en concurrence des salariés des pays du centre avec ceux de la périphérie (le syndrome roumain ou bulgare).
Trump est le nom de ce nœud de contradictions que recelait la globalisation.